Assistante maternelle, encore plus précaire ?

Publié par Emeline le

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Depuis plusieurs années, notre métier est en évolution, une nouvelle formation, la défiscalisation des heures supplémentaires, et une professionnalisation accrue. Pourtant notre statut d’assistante maternelle est toujours aussi précaire, voire plus.

La liste est longue…

Le tiers payant, les modalités du «  cumule emploi/chômage », les taux du complément de libre choix de garde, impôt à la source, le manque d’homogénéisation au niveau des référentiels, la complexité de la législation, etc… 

Qu’en est-il ?

-Le tiers payant : pajemploi deviendrait un tiers dans notre relation contractuelle avec les parents employeurs, mais dans quelles conditions ? Comment s’effectueront les versements… ?

Le tiers payant est une mesure sociale qui s’applique dans le médical, dans le cas du tiers payant total, vous n’avez aucuns frais à régler. Vous êtes dispensé de régler immédiatement le professionnel.

Dans le cas du tiers payant partiel, vous payez uniquement la part des frais non pris en charge.

Cette mesure n’est pas obligatoire à l’heure actuelle,mais pose de nombreuses questions.

Comme l’évolution possible vers un tarif unique à l’avenir ? 

Nous serions évidemment toutes d’accord pour le SMIC horaire.

Quelle sera la place de pajemploi ? 

Serait-il habilité à nous fournir une feuille de paie ?

Comment serons-nous rémunérés en cas de non-solvabilité des parents employeurs?

-Modalités de cumule chômage/emploi : apparemment nous pourrions continuer à bénéficier de ce cumule, ici non plus rien n’est clair. Dans quelles conditions, selon quels critères? Notre cas particulier fait que nous pouvons perdre très rapidement une partie de nos revenus.

-Le référentiel national, il est le document sur lequel nous devons nous baser en ce qui concerne les conditions d’accueil.Il aborde les points de sécurité, les obligations en termes de matériel, etc. Pourtant certaines régions imposent leurs propres normes, comme l’interdiction des lits parapluies en tissus, c’est le plus fréquent.

Comment fait-on pour savoir sur quoi se baser ?

-Le complément de libre choix de garde : si les parents employeurs bénéficient de ce complément, certains plafonds ne doivent pas être dépassés. Le maximum à ne pas dépasser est une rémunération brute de 50 ,15€ par jour et par enfant, il nous faut donc abaisser nos tarifs horaires pour permettre aux parents de bénéficier des aides….. 

Pourtant, le rapport Giampino tant attendu de mai 2016 propose une réflexion sur la formation des professionnels de la petite enfance. Il pose les bases d’un socle commun, des acquis requis. Place l’accueil de l’enfant au centre des réflexions ainsi que de l’accueil. C’est parfait, les assistantes maternelles y ont leurs places et sont comptées comme des acteurs à part entière et des professionnelles. 

Il en ressort une reconnaissance de notre profession, une voie vers une réelle professionnalisation, avec des passerelles vers de nombreux métiers de la petite enfance.

Il est adopté en 2018 et sert de référence. 

J’y vois un tremplin permettant un accueil de qualité ou tout le monde en sort vainqueur et grandi.

Aujourd’hui, malgré cette volonté manifeste de voir l’accueil du jeune enfant encadré, valorisé et de qualité. Je vois le statut des assistantes maternelles encore mis à mal.

On nous en demande de plus en plus. Il est bien évidemment tout à fait légitime de nous demander d’être professionnelle, et nous sommes les premières à nous en réjouir ! 

Nous le demandions depuis longtemps. Nous espérions que grâce à cette professionnalisation croissante, nous pourrions avoir une revalorisation de notre statut ainsi que de nos salaires…

Pourtant il n’en est rien, bien au contraire.

En conclusion :

Il est temps que tout soit enfin clair, simple et applicable par tous, sans avoir un niveau avancé en comptabilité ou en droit du travail.

Que tout le monde s’accorde enfin sur les choses et cesse de faire « à sa sauce ».

Un cadre clair dans lequel pourrait s’inscrire notre profession.

Que notre métier soit d’accueillir les jeunes enfants dans les meilleures conditions, pour eux comme pour nous, et le cadre légal en fait aussi partie.

C’est un métier que nous avons choisi qui est loin d’être simple, et qui ne nous permet pas forcement de vivre comme tout salarié.

Catégories : Formation

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