Comprendre les pleurs des bébés : les différents types de pleurs et leurs significations

Les pleurs des bébés et des enfants constituent un langage à part entière, un moyen de communication vital pour ces tout-petits en plein développement.
Dès leur naissance, les bébés pleurent pour exprimer leurs besoins, leurs émotions et leurs ressentis. Ce langage émotionnel est d’une importance capitale, car il permet à l’enfant de se faire comprendre et d’entrer en interaction avec les adultes qui l’entourent.
En effet, le fait de pleurer engendre presque naturellement une réaction de l’adulte, cherchant à déchiffrer ce message afin de répondre au mieux aux besoins du nourrisson.
Ainsi, comprendre les pleurs des bébés revêt une importance fondamentale afin de leur apporter un soutien approprié et bienveillant.

Dans cet article, nous explorerons les différents types de pleurs, leurs significations et les méthodes pour y répondre avec empathie et compréhension.

Commençons par quelques chiffres:

Les jeunes parents et les professionnels de la petite enfance sont conscients que les pleurs des bébés sont fréquents et peuvent être épuisants. Pour mieux comprendre l’ampleur de cette réalité, examinons quelques chiffres révélateurs :

• En moyenne, un bébé pleure environ 1 à 3 heures par jour, mais cette durée peut varier d’un nourrisson à l’autre en fonction de facteurs tels que l’âge, le tempérament et les besoins individuels de l’enfant. Oui c’est beaucoup et c’est fatiguant.
• La durée des crise peut variée, la moyenne est de 45 minutes, mais qui peuvent aussi s’étirer jusqu’à 2 heures.
• Au cours des trois premiers mois de leur vie, les bébés ont tendance à pleurer davantage, atteignant souvent leur pic de pleurs vers l’âge de 6 semaines. Cela peut être lié à l’adaptation à la vie hors du ventre maternel, à l’établissement d’une routine de sommeil et à l’expression de leurs besoins fondamentaux tels que la faim, la fatigue ou l’inconfort.
• Les pleurs des bébés peuvent être incroyablement bruyantes. En effet, le niveau sonore des pleurs de bébé se situe généralement entre 90 et 110 décibels, ce qui est comparable au bruit d’un marteau-piqueur…

Les principales raisons des pleurs :

• Les pleurs de faim : L’un des types de pleurs les plus courants chez les nourrissons est celui de la faim. Les bébés ont besoin de se nourrir fréquemment, surtout au cours des premières semaines de vie. Les pleurs de faim sont souvent légers et réguliers, accompagnés de mouvements de succion ou de la recherche du sein ou du biberon.
• Les pleurs de fatigue : Les bébés ont besoin de beaucoup de sommeil pour soutenir leur croissance et leur développement. Les pleurs de fatigue sont généralement plus irritables et se manifestent par des frottements des yeux et des bâillements.
• Les pleurs d’inconfort : Les bébés peuvent pleurer s’ils se sentent mal à l’aise en raison d’une couche mouillée, de vêtements trop serrés, d’une température ambiante inadaptée ou de toute autre gêne physique. Les pleurs d’inconfort sont souvent accompagnés de mouvements agités et peuvent être apaisés en identifiant et en résolvant la source d’inconfort.
• Les pleurs de douleur : Les pleurs de douleur sont plus intenses et aigus que les autres types de pleurs. Ils peuvent être causés par des coliques, des maux de ventre, des poussées dentaires ou d’autres problèmes de santé.
• Les pleurs d’attention : Les bébés ont besoin de se sentir en sécurité et réconfortés par leurs parents ou leur entourage. Parfois, ils pleurent simplement pour attirer l’attention et demander à être pris dans les bras, câlinés ou réconfortés. Les pleurs d’attention sont souvent légers et peuvent être apaisés en offrant du contact physique et de l’affection.
• Les pleurs de surstimulation : Les bébés peuvent être sensibles aux stimuli externes tels que le bruit, la lumière vive ou les activités trop stimulantes. Lorsqu’ils sont surstimulés, ils peuvent pleurer pour exprimer leur besoin de calme et de répit.
• Les pleurs de l’angoisse de séparation : Vers l’âge de 6 à 8 mois, certains bébés peuvent éprouver de l’angoisse lorsqu’ils sont séparés de leurs parents ou de leurs proches. Les pleurs de l’angoisse de séparation peuvent survenir lorsque l’enfant se sent insécurisé ou incertain de la disponibilité de ses figures d’attachement.
• Les pleurs liés aux coliques du nourrisson : Les coliques du nourrisson sont fréquentes chez les bébés, surtout au cours des premiers mois de vie. Les bébés souffrant de coliques peuvent avoir des épisodes de pleurs intenses et prolongés, souvent associés à des douleurs abdominales. Bien que les coliques soient difficiles à éviter, elles se résolvent généralement d’elles-mêmes vers l’âge de 3 à 4 mois.

Répondre aux besoins de l’enfant

On ne laisse pas pleurer un bébé, ça ne lui développera pas les poumons, il ne comprendra pas, et c’est même tous l’inverse: laisser un bébé pleurer sans réponse appropriée peut en effet avoir des conséquences négatives sur son bien-être et son développement.

Les pleurs des bébés sont l’expression de besoins vitaux, tels que la faim, la soif, la fatigue, l’inconfort physique ou émotionnel, ainsi que pour rechercher le réconfort et la proximité avec leurs figures d’attachement.

Ignorer les pleurs d’un bébé peut engendrer un stress non seulement pour l’enfant, mais également pour les parents et les personnes en charge de son bien-être.

Le stress est délétère, il provoque une production accrue de cortisol, qui peut affecter la construction cérébrale du bébé en développement. Je vous invite à lire cet article très intéressant sur les lien entre le stress et le développement cérébrale des bébés:

https://www.cairn.info/revue-l-ecole-des-parents-2017-1-page-40.htm

Il est fondamentale de répondre aux pleurs des bébés pour établir un lien d’attachement sécurisant entre l’enfant et ses parents ou ses figures d’attachement. Ce lien affectif joue un rôle clé dans le développement émotionnel et social de l’enfant, ainsi que dans la régulation de ses émotions.

Lorsque les parents ou les personnes en charge répondent aux pleurs d’un bébé en lui offrant du contact physique, des câlins, des paroles apaisantes et en comblant ses besoins fondamentaux, cela envoie un message clair à l’enfant : « Je suis là pour toi, je te comprends et je prends soin de toi ». Cette réponse renforce le sentiment de sécurité de l’enfant, ce qui lui permet d’explorer et de découvrir le monde qui l’entoure avec confiance et curiosité.

Coupons court aux idées reçues: les bébés ne peuvent pas être « gâtés » en étant pris dans les bras ou réconfortés lorsqu’ils pleurent. Les câlins permettent aux corps de produire de l’ocytocine. Cette hormone « dite de l’attachement » qui permet de mettre en confiance, de diminuer le stress et les appréhensions, ainsi que de favoriser l’émergence de relations sociales.

Les enfants qui ont bénéficié d’une réponse bienveillante à leurs besoins ont tendance à devenir des adultes plus confiants et plus sécurisés émotionnellement. Ils sont mieux équipés pour établir des relations sociales saines et équilibrées, car ils ont acquis une base solide en matière de confiance en eux et envers les autres.