Néophobie alimentaire : comment aider les enfants à surmonter leur peur des nouveaux aliments.

Publié par Emeline le

La néophobie alimentaire est un trouble courant chez les jeunes enfants, qui se caractérise par une peur excessive des nouveaux aliments.
Les enfants atteints de néophobie alimentaire peuvent refuser de manger des aliments inconnus, ne pas vouloir de nouvelles textures, odeurs ou couleurs et être très sélectifs quant aux aliments qu’ils acceptent de manger.
Cette situation est stressante pour les parents et les assistantes maternelles qui cherchent à offrir une alimentation saine et variée aux enfants, mais également pour les enfants.
Heureusement, il est possible d’aider les enfants à surmonter leur peur des nouveaux aliments et à découvrir de nouvelles saveurs et textures de manière positive.
Dans cet article, nous donnerons des conseils pratiques pour vous aider à comprendre les causes de la néophobie alimentaire, à éviter les erreurs courantes et à encourager les enfants à explorer de nouveaux aliments de manière progressive et sécurisante.

Comment reconnaître la néophobie.

Les symptômes de la néophobie alimentaire, sont le refus de manger des aliments inconnus, la peur des nouvelles textures, des odeurs ou des couleurs.
En générale, la plus part des enfants rencontre une phase de néophobie vers 18/24 mois.

Les enfants atteints de néophobie alimentaire peuvent avoir des comportements alimentaires sélectifs et préférer manger les mêmes aliments qu’ils connaissent bien, tout en refusant catégoriquement tout nouvel aliment qui leur est proposé.
Ils peuvent être particulièrement sensibles à la texture, la couleur ou l’odeur de la nourriture et exprimer une grande méfiance à l’égard de toute nourriture nouvelle.
Ils peuvent également être retissant à manger un aliment qu’ils affectionnent mais qui est sous une autre forme.
Par exemple, la purée de carotte peut être mangé avec plaisir, mais des carottes en rondelles seront refusées.

Chez certains enfants la néophobie alimentaire peut se manifester par des difficultés à manger en dehors de leur environnement habituel, comme lorsqu’ils sont chez des amis ou en voyage.

C’est un comportement normal, si il est temporaire, si ce comportement persiste, il peut causer des troubles alimentaires à long terme. N’hésiter pas à solliciter l’aide d’un professionnel de santé qualifié en nutrition.

Les causes possibles de la néophobie alimentaire.

Les études sur la néophobie, sont encore rare, mais plusieurs pistes sont à l’étude.

Le facteur génétique:

Des études ont montré que la néophobie alimentaire peut être héréditaire et que les enfants ayant des antécédents familiaux de néophobie alimentaire ont plus de chances de développer ce trouble. En outre, les parents qui sont eux-mêmes des mangeurs sélectifs ou qui ont des habitudes alimentaires restrictives peuvent transmettre ces comportements à leurs enfants. Dans certains cas, la néophobie alimentaire peut être liée à un trouble anxieux plus généralisé.

Plusieurs études ont suggéré que la néophobie alimentaire chez les enfants pourrait être influencée par des facteurs génétiques. Par exemple, une étude publiée dans la revue Pediatrics en 2007 a révélé que les enfants ayant un parent qui est un mangeur difficile sont deux fois plus susceptibles de devenir des mangeurs difficiles eux-mêmes. De plus, une étude plus récente publiée dans la revue Behavior Genetics en 2018 a suggéré que la néophobie alimentaire pourrait être modérément héritée chez les enfants, avec une contribution génétique estimée à environ 36 %.

L’expérience:

Les expériences précédentes avec les aliments peuvent jouer un rôle important dans le développement de la néophobie alimentaire.
Si un enfant a eu une expérience négative avec un aliment, comme une indigestion, des vomissements ou une réaction allergique, il est possible que cette expérience ait renforcé la peur de l’enfant à l’égard de cet aliment et de tout nouvel aliment similaire.
De même, si un enfant a eu des expériences alimentaires limitées, avec peu de variété ou d’exposition à de nouveaux aliments, il peut être plus susceptible de développer la néophobie alimentaire.

Plusieurs études ont suggéré que les expériences précédentes avec les aliments peuvent être une cause de néophobie alimentaire chez les enfants.
Une étude menée par Cooke et al. (2006) a révélé que les enfants qui avaient une expérience précoce de la nourriture solide étaient plus susceptibles d’accepter une variété d’aliments plus tard dans l’enfance. De même, une étude menée par Ventura et Birch (2008) a montré que les enfants qui avaient été exposés à une plus grande variété d’aliments dans les premiers mois de la vie étaient plus susceptibles d’accepter une plus grande variété d’aliments plus tard dans l’enfance.
D’autres études ont également montré que les enfants peuvent développer des préférences pour les aliments en fonction de leur exposition préalable. Par exemple, une étude menée par Sullivan et Birch (1994) a montré que les enfants qui avaient été exposés à des légumes pendant la période prénatale et la période d’allaitement étaient plus susceptibles d’accepter ces aliments plus tard dans l’enfance.
En somme, ces études suggèrent que les expériences précédentes avec les aliments peuvent jouer un rôle important dans le développement de la néophobie alimentaire chez les enfants, soulignant l’importance de l’exposition précoce et continue à une variété d’aliments pour favoriser des habitudes alimentaires saines.


Les facteurs environnementaux et culturels:


Les facteurs environnementaux et culturels peuvent également jouer un rôle dans le développement de la néophobie alimentaire.
Les préférences alimentaires sont souvent influencées par l’environnement dans lequel l’enfant vit et les aliments auxquels il est exposé régulièrement.
Par exemple, les enfants qui grandissent dans des cultures où les aliments sont préparés de manière différente de celle à laquelle ils sont habitués peuvent être plus réticents à essayer ces aliments. De plus, les habitudes alimentaires de la famille, les régimes alimentaires restrictifs et les pressions sociales pour manger certains aliments peuvent également contribuer à la néophobie alimentaire.


Les facteurs physiologiques et sensoriels:


Enfin, certains enfants peuvent être plus sensibles que d’autres aux propriétés sensorielles des aliments, comme la texture, la couleur et l’odeur.
Ces enfants peuvent avoir une réaction de dégoût ou d’inconfort face à des aliments qui ont une texture ou une odeur différente de ce à quoi ils sont habitués. En outre, certains enfants peuvent avoir une sensibilité accrue aux saveurs amères, qui sont souvent associées à des composés toxiques dans la nature. Cette sensibilité accrue peut les rendre plus réticents à essayer des aliments qui ont des saveurs amères.
Tout d’abord, les études ont montré que les enfants ont une préférence naturelle pour les aliments sucrés et salés, et une réticence naturelle à goûter des aliments amers et acides. Cette préférence pour le goût sucré et salé peut conduire à une certaine forme de néophobie alimentaire, où les enfants refusent de goûter des aliments qui ont un goût différent de ce à quoi ils sont habitués.
De plus, des études ont montré que la texture des aliments peut également jouer un rôle important dans la néophobie alimentaire chez les enfants. Les enfants peuvent être réticents à manger des aliments qui ont une texture différente ou inhabituelle, comme les aliments collants ou les aliments croustillants.
Comment encourager les enfants à explorer de nouveaux aliments de manière progressive et sécurisante
Afin d’éviter l’installation durable de la néophobie alimentaire, il est important d’aider et d’encourager les enfants à aller vers de nouveaux aliments, de nouvelles textures, etc.
Il vous faudra de la patience, de l’écoute, mais grâce à quelques astuces vous parviendrez rapidement à leur faire apprécier les découvertes alimentaires.


Soyez un modèle alimentaire positif

Les enfants sont influencés par le comportement alimentaire de leurs parents et de leur entourage. Ils sont très observateurs et aime beaucoup imiter.
Si les adultes autour d’eux mangent une variété d’aliments, les enfants sont plus susceptibles de suivre leur exemple. Ainsi, les parents peuvent aider les enfants à explorer de nouveaux aliments en étant un modèle alimentaire positif. Cela signifie manger une variété d’aliments et être ouvert à de nouveaux goûts et textures. Ce qui sera bénéfique à toutes la famille.
Impliquez les enfants dans la préparation des repas

Encourager les enfants à participer à la préparation des repas peut être un excellent moyen de les intéresser aux aliments.
Se sentir acteur et impliquer est un très bon moyen d’amener les enfants vers de la découverte et de la fierté, tout en ayant un renforcement positif, sur soi.
Les enfants sont plus susceptibles de manger des aliments qu’ils ont préparés eux-mêmes, même s’ils sont nouveaux pour eux. Ils peuvent aider à choisir les ingrédients, à mesurer et à mélanger, ce qui peut les aider à se sentir investis dans le repas et plus enclins à le manger.
Un très bon moyen de les autonomiser, de travailler la motricité tout en partageant un bon moment.


Présentez les aliments de manière attrayante

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Les enfants tout comme nous sont plus susceptibles d’être attirés par les aliments qui sont présentés de manière attrayante, cela réveille l’appétit, (c’est la phase céphalique de la digestion). Cela peut inclure les couleurs, les formes et les textures des aliments. Essayer de présenter les aliments de manière ludique, en utilisant des formes de fruits et légumes pour faire des dessins ou en incorporant des aliments dans des plats préférés de l’enfant.
Proposez de nouveaux aliments de manière progressive

De la patience, proposer petit à petit et attendez. Petit à petit l’enfant va se familiariser.

Il est important de proposer de nouveaux aliments de manière progressive et sécurisante pour éviter de susciter une réaction négative chez l’enfant.
Il est conseillé de proposer un nouveau aliment à la fois et de le présenter de manière discrète pour éviter de mettre la pression sur l’enfant. Vous pouvez également proposer de nouveaux aliments avec des aliments familiers, ou en ajoutant une petite quantité du nouvel aliment à un plat préféré de l’enfant.


Respectez les préférences alimentaires de l’enfant

Cela peut vous sembler évident, mais parfois, sans nous en rendre compte, nous ne sommes pas vraiment attentif aux gouts des enfants. Cela ne veut pas dire qu’il faille leur donner exclusivement ce qu’ils aiment, mais prendre en compte les aliments, texture et gouts qu’ils peuvent préférer.
Par exemple proposer un aliment qu’il aime accompagner d’une nouvel aliment ou d’une nouvelle texture.

Il est important de respecter les préférences alimentaires de l’enfant, car la néophobie alimentaire peut être une réaction normale au développement et à l’apprentissage de l’enfant.
Il faut encourager les enfants à goûter et découvrir de nouveaux aliments, mais ils ne faut pas les forcer à manger quelque chose qu’ils n’aiment pas, au risque de renforcer la néophobie, et de créer un climat négatif en lien avec l’alimentation.
Vous pouvez et devez également offrir des choix d’aliments variés pour que l’enfant puisse choisir ce qu’il veut manger.


La cohésion famille et assistante maternelle:


L’alimentation est un aspect important de la vie, et il est essentiel que la cohésion entre les parents et l’assistante maternelle soit forte pour s’assurer que l’enfant reçoit une alimentation saine et équilibrée.
Tout d’abord, il est important que les parents et l’assistante maternelle communiquent régulièrement sur l’alimentation de l’enfant. Cela peut inclure la discussion des préférences alimentaires, des allergies et des restrictions alimentaires, ainsi que de la planification des repas et des collations.
Ensuite, il est important que l’assistante maternelle suive les directives des parents en matière d’alimentation, tout en leurs expliquant les besoins nutritionnel de l’enfant. Les parents peuvent avoir des préférences en matière de nutrition ou des restrictions alimentaires spécifiques pour leur enfant, et il est important que ces préférences soient respectées, et discuter.
En outre, il est essentiel que l’assistante maternelle et les parents travaillent ensemble pour encourager de saines habitudes alimentaires chez l’enfant. Cela peut inclure l’introduction de nouveaux aliments, la préparation de repas sains et équilibrés, et l’encouragement de la participation de l’enfant dans la préparation des repas.
Enfin, il est important que l’assistante maternelle et les parents travaillent ensemble pour créer un environnement positif autour des repas. Cela peut inclure des discussions agréables, des moments de partage en famille, et des encouragements pour les enfants qui essaient de nouveaux aliments.
Lorsque la cohésion entre les parents et l’assistante maternelle est forte, l’enfant reçoit une alimentation saine et équilibrée, ce qui contribue à sa croissance et à son développement global.

Le jeu:

Le jeu avec des aliments en bois à découper, la dinette et autres jouets similaires sont un excellent moyen d’aider les enfants à découvrir les aliments de manière ludique et amusante. Ces jouets permettent aux enfants de s’engager dans des activités imaginatives telles que la préparation de repas, la planification de menus et la création de plats complexes en utilisant des aliments en bois.

En jouant avec ces jouets, les enfants peuvent également explorer les textures, les couleurs et les formes des aliments. Cela peut aider les enfants à être plus curieux à propos des aliments réels et à être plus disposés à essayer de nouveaux aliments lorsqu’ils sont présentés à eux dans la vie quotidienne.

De plus, ces jouets encouragent également les enfants à développer leur motricité fine en manipulant les aliments en bois, à travailler leur coordination œil-main en les plaçant sur des plats ou dans des casseroles et à renforcer leur créativité en inventant de nouvelles combinaisons d’aliments.

Sources:
Mennella, J. A., & Beauchamp, G. K. (1998). Developmental changes in the acceptance of protein-hydrolysate formula by human infants. Developmental Psychobiology, 32(2), 197-201.
Dovey, T. M., Staples, P. A., Gibson, E. L., & Halford, J. C. (2008). Food neophobia and ‘picky/fussy’ eating in children: a review. Appetite, 50(2-3), 181-193.
Stafford, L. D., & Bell, R. (2008). Sensory evaluation practices of young children. Appetite, 50(1), 36-45.


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