La médication

Publié par Emeline le

La question des médicaments est épineuse. En tant qu’assistante maternelle, vous pouvez être amenée à administrer des médicaments à un enfant accueilli. Sur ce sujet, les textes législatifs sont flous. Entre « aide à la prise de médicament », « administration de médicaments », avec autorisation écrite des parents et ordonnance du médecin, on fait le point.

Qu’est-ce qu’un médicament :

C’est la première question à se poser, que considère-t-on comme un médicament ?

Le code de la Santé publique (article L.5111-1) définit ainsi le médicament : « toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l’homme ou chez l’animal ou pouvant leur être administrée, en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique. »

Un médicament est donc un principe actif, qu’il soit naturel ou chimique. Il peut être curatif ou préventif.

Toute substance active peut amener à une réaction, qu’elle soit légère ou plus grave, à ce titre elle peut être dangereuse.

Son donc considéré comme médicament, les crèmes solaires, les crèmes de change, le liniment, les antiseptiques locaux, le crèmes hydratantes, etc…

Ce que dit la loi est très clair :

En ce qui concerne l’administration de médicaments :

Le droit d’administrer des médicaments est réservé aux médecins, chirurgiens-dentistes et sages-femmes (article L 4111-1 CSP), aux infirmières et aux infirmiers (article L 4311-1 CSP), donc aux puéricultrices (mais pas aux aides-soignantes ou auxiliaires de puériculture). Toute autre personne qui administre un médicament se rend coupable du délit d’exercice illégal de la médecine (article L 4161-1 du code de la santé publique) : « exerce illégalement la médecine toute personne qui prend part habituellement ou par direction suivie, même en présence d’un médecin, à l’établissement d’un diagnostic ou au traitement de maladies, congénitales ou acquises, réelles ou supposées, par actes personnels, consultations verbales ou écrites ou par tous autres procédés quels qu’ils soient, ou pratique l’un des actes professionnels (…) sans être titulaire d’un diplôme, certificat(…) exigé pour l’exercice de la profession de médecin».

Vous ne pouvez en aucun cas administrer de médicaments, si vous êtes dans un cas d’urgence, il vous faudra appeler le SAMU. Seul le SAMU peut vous autoriser par téléphone à administrer un médicament, dans ce cas votre responsabilité ne sera pas engagée.

En ce qui concerne l’aide à la prise de médicament :

La circulaire DGS / DAS 99-320 du 4 juin 1999 estime que « l’aide à la prise de médicaments n’est pas un acte relevant de l’article L 4161-1 du code de la santé, lorsque la prise du médicament est laissée par le médecin prescripteur à l’initiative d’une personne malade capable d’accomplir seule, et lorsque le mode de prise, compte tenu de la nature du médicament, ne présente pas de difficultés particulières ni ne nécessite un apprentissage ». Elle continue et précise : « lorsque la prise du médicament ne peut s’analyser comme une aide à la prise apportée à une personne malade (…), elle relève de la compétence des auxiliaires médicaux habilités à cet effet ».

Ici le flou demeure, les enfants que nous accueillons ne sont souvent pas en capacité de prendre seul leurs médicament, même avec votre aide.

Comment faire face aux petits maux du quotidien ?

En cas de chute :

Si l’enfant s’est fait une égratignure, vous pouvez nettoyer la plaie au savon. Le savon est toujours la primo attention, il est antiseptique et ne présente aucun risque. 

En cas d’hématome, ou de bosse non étendue, vous pouvez apposer du froid sur la contusion. Attention, vous ne devez jamais mettre de froid en contact direct avec la peau, vous pourriez provoquer une brûlure.

En cas d’irritation de la peau :

En cas d’érythème fessier, nettoyez délicatement la peau avec du savon doux, ou à l’eau, et effectuer un séchage très délicat en tamponnant.

Laissez la zone irritée le plus possible à l’air.

En cas de légère fièvre :

Vous pouvez poser un gant humide au niveau des plis inguinaux. Si vous en avez le droit, vous pouvez doucher ou baigner l’enfant .https://aide-assmat.fr/la-toilette-complete/

En conclusion :

Le flou juridique étant prédominant, si vous acceptez d’administrer des médicaments, vous le faites en prenant un risque.

Votre responsabilité en cas de problème pourrait être engagée ( sauf si vous avez fait appel au SAMU), votre assurance professionnelle ne vous couvre pas à ce titre.

Dans tous les cas, vous n’êtes légalement pas autorisé à donner des médicaments, même avec une autorisation écrite des parents accompagnée d’une ordonnance du médecin datant de moins de 3 mois.


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